Si vous courez toujours après la formule secrète du PageRank, vous pourriez vous retrouver dans la situation où vous avez adapté votre site à la mauvaise version de l’algorithme.
Et une fois que Google l’aura « corrigée », vous serez éjecté de la course. Même maintenant, où l’on commence à entendre parler du lancement de Google Panda 2.1.
Dans ma dernière chronique, j’ai mentionné que je ne suis pas vraiment du genre à me soucier de ces mises à jour. Bien trop souvent, les moteurs de recherche vont faire un important changement d’algorithme, puis, le temps passant, travailler sur des réglages et modifications de ce déploiement initial.
Tous ces changements sont là pour régler des problèmes dans les résultats de recherche, que Google qualifie de « non désirable ». Ils servent également à récompenser les sites construits « dans les règles de l’art » : avec du contenu, des liens, etc.
Les white hat du SEO et moi-même, continueront de prêcher le juste chemin pour faire les choses, avec sites ayant d’une structure correcte, du contenu, et des liens de qualité, créés honnêtement. Nous voulons aider nos clients à se construire une présence de qualité sur le web, que n’importe quel algorithme qualifierait « naturellement » de site de qualité.
Première étude de cas
Amit Singhal, qui travaille chez Google, a récemment posté un billet contenant 23 questions, pour offrir des conseils sur « la construction d’un site de bonne qualité ». Outre les questions que soulève M. Singhal, mises ici en gras, j’ajoute l’histoire du site d’un ancien de mes clients. Simplement les faits.
- Allez-vous faire confiance à ce que vous lirai dans cet article ?
Le contenu du site de mon client était écrit par un sous-traitant. Il était de très faible qualité (on pouvait difficilement appeler ça du français) et il était réutilisé via un logiciel, de manière que le même contenu puisse être utilisé sur plusieurs pages. - Cet article a-t-il été écrit par un expert ou un connaisseur du sujet, ou l’a-t-il était par un branquignole ?
Je vais être gentil ici, et dire qu’il ne s’agit que de branquignoles. - Le site contient-il du contenu dupliqué, redondant ou qui se chevauche, sur un même sujet, ou des sujets proches, avec de légères variations dans les mots-clés ?
Oui, c’est exactement ce qu’ils font, en utilisant un logiciel qui réécrit à la chaîne le contenu des pages (il y a des millions de pages sur leur domaine). - Seriez-vous prêt à confier votre numéro de carte bancaire à ce site ?
Le site n’est pas horriblement conçu, donc je dirais qu’un internaute débutant pourrait leur confier ce numéro (à moins d’avoir lu le contenu d’un billet). - Cet article contient-il des erreurs de langue, de style ou dans ce qu’il rapporte ?
Le site est écrit dans un des pires français possibles. - Les sujets sont-ils choisis pour l’intérêt qu’y trouveront les lecteurs, ou le site génère-t-il du contenu en essayant de deviner ce qui le fera bien classer auprès des moteurs de recherche ?
Le contenu est truffé de mots-clés, quel que soit la définition qu’on leur puisse leur donner. - L’article fourni-t-il des informations originales, présente il des reportages inédits, des recherches originales, ou une analyse originale ? Attendez-vous qu’il y ai une « pensée » derrière ce contenu ?
Hormis des bidouilles de SEO et des mots-clés, il n’y en a pas. - Est-ce que la page apporte une valeur significative par rapport à d’autres pages des résultats de recherche ?
Aucune. En fait ce site est un site d’affiliation avec pour seul but d’amener des clients et de réaliser des ventes. - Quel contrôle de qualité est fait sur le contenu ? Absolument aucun.
- Est-ce que l’article traite des deux faces d’un problème ? Heu…
- Le site est-il reconnu dans son domaine ? Jamais de la vie.
- Le contenu est-il produit en masse par un grand nombre de créateurs (ou sous-traité), et répartis sur un vaste réseau de sites, de sorte que chaque pages prises individuellement ou ne reçoit guère de soins ou d’attention ?
Oui, le contenu est créé et réutilisé en masse. - L’article a-t-il été bien rédigé, ou apparaît-il bâclé et écrit à la va-vite ? Ils sont clairement produit en vitesse.
- Pour une question sur un sujet médical, feriez-vous attention à ce site ? Non.
- Reconnaîtriez-vous ce site comme une source fiable si elle mentionnée ? Non.
- Cet article fournit-il une description complète ou exhaustive du sujet ? En fait tout est à jeter.
- Est-ce que l’article contient une analyse poussée ou de l’information intéressante qui va au-delà de l’évidence ?
Je me suis vraiment amusé à analyser comment diable le trafic de ce site a-t-il pu augmenter significativement depuis Panda. - Est-ce le genre de page que vous auriez envie d’ajouter à vos favoris, de partager ou de la recommander avec un ami ?
Non. Tout y est bidon, sérieusement. - Est-ce que l’article est accompagné d’une quantité excessive de publicités, qui distrait le lecteur ou interfère avec le contenu principal ?
Je ne dirais pas excessif, mais AdSense est bien présent sur toutes les pages. - Cet article pourrait-il figurer dans un magazine, une encyclopédie ou un livre ?
En étude de cas de ce qu’il faut éviter avec Panda, je dirais oui, ça ne me choquerait pas. - Les articles sont-ils court, sans substances, ou manquant de précisions utiles ?
Les « articles » sont tellement long et truffés de mots-clés, qu’ils ont mis la plupart du texte dans une div de manière à ce que la page ne scrolle pas à l’infini. - Les pages sont-elles produites avec beaucoup de soin et d’attention portée aux détails ?
Il n’est porté aucune autre attention que celle de le remplir de mots-clés. - Les utilisateurs se plaineraient-ils en en voyant les pages de ce site ?
Oui… s’ils en lisent vraiment le contenu.
Voyons leur trafic organique, d’après SEM Rush :
Je peux vous dire que cela dépeint bien la réalité. Leur trafic a triplié depuis Panda. Leur trafic est 17 fois plus élevé qu’avant Panda. Si vous préférez les statistiques de Compete.com, regardez ce graphique :
Seconde étude de cas
D’un autre côté, je peux vous faire part d’un autre client, que nous avons pris en charge fin décembre. Avant de travailler avec ma firme, ce client utilisait des liens payant. Ces liens ressemblaient terriblement à ceux de JCPenney.
Quelle était la bonne chose à faire ? Supprimer ces liens, vous pensez ? Après tout, nous ne voulons pas être la prochaine agence à passer sur le grill au motif d’une « apologie / un soutien aux liens payants, particulièrement sur des fermes de liens ».
N’importe qui ayant suffisamment d’expérience dans le SEO sait que ce type de liens remplit souvent leur mission. C’est juste que vous pouvez en prendre un sacré coup, si vous êtes un jour découvert.
Ce client était référencé de manière significative par des liens payés. Au cours de notre collaboration avec eux, nous avons travaillé à rendre ce réseau de liens plus « naturel » (normal).
Nous avons été capable d’impliquer le client dans la sortie de communiqués de presse.
Ainsi que dans l’obtention de liens depuis leurs partenaires et les associations qu’il soutient, l’assurance d’une présence dans les annuaires réputés, la construction d’une image sur les réseaux sociaux.
Une fois ces liens plus naturels créés, nous avons décidés qu’il était temps de commencer à essayer de se séparer un peu des anciens liens payés.
Nous avons commencé par retirer un lien. Un seul. C’était un lien qui référençait le site lui-même, placé sur un site n’ayant aucun rapport avec leurs activités. C’était un site dont tout le monde aurait dit qu’il a « une apparence affreuse », et l’association à un réseau de liens était évidente au vue de la proéminence du lien.
Résultat ? En quelques jours, le positionnement du site a chuté sur plusieurs mots-clés. Le site entier a été affecté, et pas seulement sur les mots-clés qui étaient ouvertement utilisés dans le libellés du lien retiré.
Résumé
On entend récemment ces gens « faisant les choses correctement » mais qui se voient impactés négativement par les dernières mises à jour de Google. Je suis certain, pour la majorité des cas, que les résultats sont meilleurs.
Mais, lorsque vous avez pour business d’aider les entreprises à accroître leur présence dans les moteurs de recherche, vous risquez de vous retrouver par moments dans une posture difficile.
Cependant, encore une fois, ce qui me rend la vie un peu moins stressante est que je me concentre seulement sur ce que je ferais si j’étais Google. Quand je fais cela, le plus souvent, les algorithmes s’adaptent. Et, s’ils ne le font pas, qui sait, Bing pourrait commencer à gagner des parts de marché beaucoup plus grand et nous aurions moins à en discuter.
Article de Référence “Do the right SEO thing… Or not”